Granite !!!
Les coinceurs sont là, bien sages, et admirent avec envie les fissures dorées de la face sud de l’aiguille du midi. Impossible de les retenir.
Une incroyable journée de soleil et de douceur, ou l’on grimpe en manches courtes a 3800m. d’altitude. Il est vrai qu’en regardant tomber la pluie d’un ciel bouche au moment ou j’écris ces lignes, cette journée me semble surréaliste. Et pourtant.
Oh pas d’ambition particulière, nous ne sommes que fin avril… Il faut réapprendre le granite, doucement, donc on gardera les 6c/7a pour plus tard. Allez, juste pour le plaisir du beau rocher et du soleil estival.
Le plaisir sera altéré a la descente : au sortir de la fissure en « S » de la Rebuffat, la cliente d’un guide se fait laminer par un bloc de glace venu du haut de l’aiguille, d’on ne sait ou, et qui éclate juste au dessus d’elle. Elle reste prostrée en bout de corde, ne bougera plus, le secours s’organise. Tout le monde s’arrête, ca échange, ca se passe des infos, ca téléphone, ca s’envoie des bouts de corde. Pause : les funambules du PGHM sont a l’œuvre, le pilote de l’hélico impose sa maestria pour arracher la malheureuse d’une face quasi verticale. Urgence apparente. Je suis ému, souvenirs. Le guide et son deuxième client, très choqué, redescendent avec nous sur notre corde, la leur ayant été amputée pendant l’hélitreuillage. On sent la tension, le guide est tendu comme une corde de piano. Qu’il doit être dur pour lui de voir son client en sang se faire hélitreuiller. Quels sentiments doivent alors l’animer ?
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