Bubu joue du rateau et je ramasse les herbes

Enfin... Enfin de retour dehors, au soleil, à longer la falaise, à chercher la voie, les yeux en l'air, la tête en l'air. Combien de journées de ciel bleu ai-je donné ces temps derniers pour vivre celle-ci? ça me démangeait, ça me grattait, ça me rongeait. Oh vingt zou, ça fait tant de bien...

Il fallait une bonne âme charitable pour emmener pépé au soleil, et c'est Bubu qui s'y est collé. Bubu est comme le blond du Verdon : il est discret mais quand il grimpe, il grimpe. Et il est là.
Alors je laisse bubu faire : je me soucie juste de ma petite cheville adorée et la "marche d'approche" (oui je sais...) de Presles est un tres bon test : un peu accidentée et courte, juste de quoi voir. Bon, ça fonctionne mais mes bâtons de marche seront désormais de précieux alliés. Le pieds est loin d'être sûr.
Allez feu flamme! De toutes façons la voie pour moi ce sera en second tout du long, pas encore le droit à la chutte pour le dos. Alors autant grimper, ça fait trop longtemps que j'en rêve. Je sais que mon bubu devant est costaud, y'a plus qu'à suivre.


Du beau rocher, tout chaud, du gaz qui se creuse, des longueurs fort raides, souvent déversantes. Des gestes qui reviennent doucement, des bras qui chauffent, des doigts qui serrent, des pieds qui pataugent, des gainages en vrac, une main gauche qui me fait chier, des mouvements que j'avais oubliés, des pas ou j'y comprends rien, des oiseaux dans le ciel, du bleu partout, du vent sur les avant bras, des pieds qui crient leur misère, des placements qu'il faut réapprendre, du vide sous moi, peut être de l'appréhension, du soleil, mais qu'est ce qu'il est bon ce soleil, de la neige sur les sommets et nous en t-shirt, de la fatigue qui monte, qui monte, en même temps que nous sur cette falaise enchanteresse, les mousquetons qui cliquettent au baudrier, les longs anneaux de corde qui se balancent sous moi dans le vide, Yves qui monte en palabrant, Yves qui ne palabre plus (ouh là je vais en chier!), le bonheur d'un bout de fromage accroché dans le vide, au loin, très loin, invisibles, toutes les blouses blanches et l'odeur du médical, le vent qui souffle doucement balaye tout, emmène tout au loin. Je suis explosé, occit, décanillé, c'est si bon.

Nous sommes là, je suis heureux. Merci Yves, merci.

Presles, "Durateau est parmis nous", TD+ (6a+,5c,6b+,6b+,6b,6c+,6b)
8 belles longueurs soutenues et bien équipées

Commentaires

Anonyme a dit…
Ouah !!! super ça fait vraiment plaisir de te voir là. A bientôt sur les skis.
Amicalement Jo
Tof a dit…
Youpi ! vraiment content pour toi amigo ! ptin pas mal pour une reprise... 6b, 6c+... tu t'en sort comme un chef ;)
Et ton bike alors ? Ils en sont ou chez routens ?!

Tof
Anonyme a dit…
Waouh, belle reprise, même en second! Tu vas bientot pouvoir nous emmener !
Anonyme a dit…
Excellent ca fait plaisir de lire ces nouvelles et en plus ca envoie deja dans 8 longueurs qui font pas rire! Bravo!
lou pape a dit…
Ben tu vois ! pour une reprise, y'en a bcp qui aimerait etre dans ton niveau :-) Cool !
Anonyme a dit…
Merde, sans avoir subit maintes hospitalisation, quand je reprends, je suis pas dans ce niveau ! (même en second)
Chapeau...
Anonyme a dit…
Première sortie et déjà du 6.. Même si ce qui comptait c'était certainement de revoir le rocher, c'est génial !
Contrairement à ce que disait Brassens dans une de ses chansons : Horizontalement tu es une bonne affaire, mais c'est verticalement que je te préfrère !
Ilario