Dans le jardin d'Argentière

Retour en altitude.
Cet été sonnerait-il comme celui du retour à l'alpinisme?
Il est vrai que depuis maintenant 4 années, nous avons d'autres centres d'intérêts plus fondamentaux;
Mais sans doute commençons nous à sortir la tête de l'eau et retrouver le minimum d'énergie qu'il faut pour aller gazouiller dans les Hauts Lieux.

Et puis il y a aussi un projet personnel qui se dessine, et dont je reparlerai le moment venu.

Nous voici donc propulsés aux Grands Montets à la faveur d'un week end clément.


Comme souvent l'ambiance est insoutenable, et de toutes façons nous sommes blasés.


Notre objectif est dans le viseur :
l'arête du Jardin à l'aiguille d'Argentière est cette belle et longue enfilade d'aiguilles au centre de l'image, course classique et réputée pour sa longueur.


Le bivouac de ce soir sera un 1000 étoiles, puisque c'est la "nuit des étoiles"
Je me lève à minuit pour shooter la voie lactée sur les Droites, mais malheureusement un petit couac de réglage ternira l'affaire.

A 2h00 le réveil sonne, à 2h30 nous sommes partis.


Nous souhaitons être tôt pour ne pas rater la dernière benne.
Nous grimpons donc toute la première partie de l'arête de nuit, ce qui est assez ludique vu la facilité du terrain. 
Au petit jour, nous en terminons du Plateau


Le soleil nous rattrape doucement.
Nous avançons plutôt bien sur cet itinéraire logique et grimpant.
Le rocher dans les parties raides y est excellent.


Pause aux pieds du Minaret, le Yatagan en arrière plan.

Il a neigé l'avant veille. 
L'ambiance y est donc un tantinet hivernale ce qui rend la course d'autant plus belle.
Difficile de dire si cela la facilite ou non : je pense que oui car dans les (quelques) parties pourries, la neige colmate et cache la misère.

A ce stade nous rattrapons 2 jeunes qui sont venu bivouaquer là pour faire des photos.
Forcément, ça crée des liens :o)

Eux, chargés, sont aux prises avec la "célèbre" renfougne de cette arête, une cheminée à largeur d'épaules en bon vieux IV+ / A0 aux pieds du Casque.


J'improvise donc une variante juste a droite dans un très beau dièdre / fissure à doigts qui doit coter dans les 6a/6a+ (j'ai mis la jour le topo C2C, relais possible en haut du dièdre). 
En alternative à la renfougne classique, ça me semble une bonne option, qu'on se le dise


Et puis on continue, à 4 cette fois-ci.
La suite est toujours très belle, toujours grimpante, et l'altitude commence à se faire sentir.


Nos collègues du jour dans les rappels du Casque.


Comment faire une photo sympa mais perdre 1 heure bêtement?
Venez, je vous expliquerai...


On rejoint l'arête sommitale, ça commence à sentir bon la fin.


3 petits gendarmes a contourner flanc Est, et c'est la quille.


Nous en terminons donc avec cette belle arête, et sommes à 14h00 au sommet. 
On a perdu 1 heure bêtement, puis quelques croisements avec nos compagnons du jour, mais globalement on a avancé.

Y'a plus qu'a plonger vers le bas.
Neige molle, descente bof, moraine, chrono, benne : à 17h30 nous sommes au parking.

Nous avons trouvé cette arête très belle, mais je l'ai trouvée plus difficile que les Arêtes du Diable même si la cotation laisse croire le contraire. 
Certes les passages de grimpe pure sont plus faciles, mais la longueur du bazar rend la chose bien plus fatigante qu'au Diable où finalement on est assez vite en haut. 

Allez, vive la montagne, merci a Fred et Béa pour la bière et aux grands-parents pour la logistique.

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