Metro, dodo, boulot? non, dodo

On allait voir ce qu'on allait voir...
Serrer les gnaquettes du beau calcaire italien ça va un temps!
Agendas calés, lames affutées, grammes sous-pesés, rappel lové...
Bref : au top!

On saute dans la ligne B du RER qui nous dépose sur la mer de glace. 
Nos nouveaux skis d'approche font merveille, à la faveur de ce printemps enneigé.
A part une butée avant de Steph qui est faiblarde, mais rien de grave : on se dit que bloquée à l'arrière en position descente, ça tiendra bien pour le lendemain...


Tartiflette au Couvercle, et au lit de bonne heure pour une grosse journée qui nous attend.
Réveil à 1h00, départ sous la lune à 1h30. On plonge sous le refuge récupérer notre matos caché sous un bloc, prêts à en découdre.
Et là : premier virage pour Steph et pan! Soleil! 
La fix n'a pas tenu et le ski se barre à tout berzingue dans la nuit noire. 
Incrédules, on reste posés là comme deux cloches...

Vu la quantité de neige, envisager notre projet initial sans skis d'approche n'est pas d'avantage possible que ne l'est tout autre voie. Nous sommes coincés, faits comme des rats.

Steph repart se coucher dépité, et moi, quitte à être levé, je vais me décrasser. 
Je redescend chercher mes pioches et mes crabes dans notre planque de la veille, puis je remonte en direction de la Verte et du Whymper où deux cordées y partaient quand nous nous levions.
Remontée rapide, j'en double une qui fait demi tour et rejoint l'autre alors qu'ils franchissent la rimaye.

Ils continuent le temps que je me prépare, et j'encape. Un oeil à la rimaye, ça passe tout bien.
Et puis au fur et à mesure que je monte, je me dis que je n'ai vraiment pas envie de devoir compter sur des inconnus (deux petits jeunes aperçus la veille au refuge) pour redescendre de la Verte. 
Comme je n'ai pas de corde avec moi, soit c'est sécu et je redescendrai a reculons, soit c'est pas tout sécu et je ferai demi-tour.

Arrivé en haut du couloir venant de la Grand Rocheuse, mon choix est vite fait : petits placages en glace dans le resaut pour rejoindre le Whymper, rien de bien compliqué certes mais un rappel serait apprécié à la descente.
L'alpiniste père de famille fait donc demi-tour sans l'ombre d'une hésitation.



Me voici donc de retour aux pieds du Whymper, il est 5h30.
Retour au refuge, et je rejons Steph qui a commencé la descente à pieds avant que le dégel ne transforme sa descente en un combat.

A la faveur du jour, il retrouve son ski.
On a plus qu'a aller se faire un bon pic nic au sloleil sur la mer de glace. 
Drôle de sortie!

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