Retrouvailles aux Dorées

Les anciens "lecteurs" de ces pages savent que j'aime tout particulièrement les Aiguilles Dorées, et encore plus particulièrement leur versant sud : théâtre enchanteur de ce qui compte sans doute comme les plus belles voies d'escalade du Massif du Mont Blanc.
Qualité du rocher, éloignement de la cohue, soleil abondant, ampleur des itinéraires de touts niveaux...

Et ce n'est pas fini puisque Michel et moi avons l'outrecuidance de continuer à y ouvrir de nouvelles voies.

Le rendez vous annuel était donc calé, et l'insolent anticyclone de ce mois de juillet ne pouvait freiner nos envies.


Tels deux vieux coutumiers des lieux, je me rends compte que nous commençons par y avoir nos "petites habitudes". 
Entre autres celle d'une montée solitaire. 
Michel a plus de temps que moi, je le rejoins donc là haut  en prenant soin de me faire offrir le thé à Saleina : les suisses savent recevoir.

Au delà, le petit sentier ouvre sur l'autre monde, celui des Dorées.


Par un petit raccourci désormais éprouvé, je rejoins la cabane des Dorées, cette chère cabane des Dorées sur laquelle je me suis déjà longuement épanché ici.

Un bleu azuréen, des grimpeurs quasi absents : mais où sont ils tous???

Il y a 3 ans, nous ouvrions une voie "clin d'oeil" à ma fille, le 32ème jour.
3 ans plus tard, j'ai envie d'une voie "clin d'oeil" à mon fils.


Nous repartons donc dans les contreforts de la Sans Nom, là où l'été dernier nous avions laissé le chantier en plan à droite de l'Envers du Menhir.
Pour Tilio, il faut du beau : fissures parfaites pour reprendre les hostilités.


Des longueurs soutenues dans le 6b/6b+ , un rocher qui croustille un peu et qui demandera du nettoyage (Ahhhh le nettoyage...).


Dans le haut, on débouche a nouveau sur un mélange de Mont Blanc et de Corse.
6 longueurs pour cette voie, le clin d'oeil au Petit Prince est désormais scellé dans le granite.
D'ailleurs ce sera peut être le nom donné à cette voie : Le clin d'oeil au Petit Prince.


Retour au CB, je crois même que ce soir là nous y serons seuls.


En soirée, le spectacle démarre sur les Combins.
Je me les mords de n'avoir avec moi qu'un 20mm, mais c'est mieux que rien...


Comme si de rien n'était, le matin nous accueille et nous invite à reprendre  le chemin de la Sans Nom.


Juste a droite de là où nous étions la veille, et repéré il y a 3ans, un dièdre limpide nous tend les bras (en haut ci dessus).
3 longueurs dans le socle, un longueur pour rejoindre le début du dièdre, et enfin une longueur "virile"dans le dièdre lui même: du pur 6c fissure, avec un petit surplomb a négocier où l'habitude -ou non- de poser des coinceurs ne manquera pas de faire la différence. 
Pas de photos hélas car en plein contre jour lorsque nous y étions.


Vue du relais (inconfortable!!! désolé...) en sortie du dièdre, sur le fil, un petit coup d'oeil sous nos pieds nous confirme bien ce que nos avant bras laissent entrevoir : le bazar était sacrément raide!


Puis encore une belle fissure écaille plus haut, pour rejoindre notre R6 de la veille...


Fatigués...
Pour moi enchainer 3 jours est en ce moment rude : plus l'entrainement.
Michel lui enchaine jour sur jour depuis...40 ans, alors des fois, il lui arrive aussi d'être fatigué ;o)

Retour au CB, bière, nuit, descente, chaleur de la plaine...

Mon petit chou a désormais sa voie là haut, à côté de celle de sa soeur. 
Youpi!

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