Aiguille de la Varappe : un lifting pour Mozart

 Il faut savoir ce que l'on veut.
La période était dans nos agendas depuis belle lurette, mais cette mousson sans fin laissait peu de chances à nos projets de se concrétiser.
Pourtant il y en a de belles journées à passer là haut, on le sait. Mais grimper aux Dorées ça ne s'improvise pas à la demi-journée...

Alors, quand une maigre fenêtre météo semble se dessiner, on ne tergiverse pas.
Ce sera donc une montée humide, partiellement sous la flotte et dans une ambiance tout écossaise, mais lorsque le soleil reviendra, il s'agira d'être là haut.


L'équipement, on le sait, ce n'est pas que de la grimpe en t-shirt au soleil. 
Les échelles de Saleina sous le crachin ainsi que la jungle des hautes herbes détrempées qui les dominent sont un must que je conseille vivement.


Un thé chaud à la cabane de Saleina, un peu de la chaleur du poele et nous repartons vers le haut.
Sur la glacier éponyme, la mousson s'arrête, comme prévu. 
L'ambiance un peu plus austère que d'habitude n'est pas pour nous déplaire.


Notre cabane des Dorées nous attend, nous accueille, nous fait la fête.
La Sans Nom nous promet des heures meilleures.


Bingo le lendemain : ainsi que nous le comptions, c'est du grand beau en altitude, et une mer de cumulus en plaine. 
Après pas mal d'hésitations sur le programme du jour, nous partons en face sud de la Varappe, là ou j'ai certains de mes plus beaux souvenirs de grimpe granitique, pour rééquiper "C'est Mozart qu'on assassine", sur le flanc droit de la face.  
Nous rejoignons la belle chargés comme des mules.


 Parfait pour ma faible forme du moment. Je grimperai devant, Michel fera les scellements derrière.
Escalade pas vraiment difficile, mais régulière, magnifique et homogène dans ce niveau de difficulté.

 
Du coup nous sommes efficaces et ça déroule.
On peut même s'octroyer un bon gueuleton à la bonne table du coin.

Nous tentons de rééquiper "intelligemment" (notion sans doute subjective). 
De belles broches en inox marin viennent remplacer les spits vieillissant. 
Parallèlement, nous supprimons les spits que nous jugeons "inutiles", à savoir ceux situés à un endroit où la protection sur coinceurs est possible, tout en laissant quelques points "directionnels" pour guider le grimpeur. 


Le fait du supprimer des points (15 au total) fera certainement bondir certains.
Pourtant la protection dans les belles fissures de ce granite parfait est simple, même sans être un expert de l'Artif de haut niveau. 
Je ne suis pas certain que ça réhausse fondamentalement le niveau de la voie, pourvu que l'on y vienne avec quelques (petits) coinceurs en plus.


L'accu rendra grace à une broche de la victoire... Tant pis, mais le travail est quasiment achevé.
Au deuxième jour, nous remonterons finir des scellements, continuer le rééquipement d'Eole, et Michel ouvrira une couenne en 7a dans les contreforts de la Sans Nom.
Il y a encore du taf pour le futur topo, mais ça avance...

Commentaires

rob bonnet a dit…
Salut,

merci pour votre boulot! Content de voir qu'il y a des gens qui non seulement font un travail admirable, mais le font bien!
Les spits à coté des fissures c'est archaïque :)

Rob Bonnet