Début juillet : granite!



Comme tous les étés depuis quelques années, une cordée mythique se reforme début juillet pour faire trembler l'Alpe. 
Derrière l'objectif affiché de manière récurrente -un minimum de coinceurs dans un maximum de fissures- se cache surtout le bon temps des fins de journées au soleil, où la douce odeur de l'Amsterdamer vient supplanter la sécheresse des mains abîmées par le rocher.

Les années passent, les priorités évoluent. Les longs séjours "en haut" seront pour plus tard, nous sommes désormais dans la logique des sauts de puce sur périodes courtes, nous sommes désormais bien plus utiles "en bas".


Notre dernière oeuvre commune était déjà loin, presque deux ans...
Alors on se motive et on retourne dans le pays de l'orange et du bleu, à savoir celui du granite d'altitude.


Le bassin d'Argentière propose des faces sud lumineuses, on le sait, où le granite est roi. Globalement peu parcourus, ces lieux recèlent de trésors en tous genres. En y sortant des sentiers vaguement battus, on se retrouve aux pieds de faces comme celle-ci : majeure!!!


Où l'on voit que l'escalade en montagne n'est plus à  la mode... Nous nous lançons dans une belle promesse, "la face de l'ogre", voie de 1988. Voie oubliée, comme tant d'autres. Pas de SAV des ouvreurs. 25 ans plus tard, l'équipement d'origine est laminé par le temps. Relais improvisés, bricolages pour assurer notre sécurité lorsque le rappel se fait sur un vieux spit de 10 rouillé... c'est la retraite forcée.
Mais la face est somptueuse : j'y retournerai, autrement armé!


Plus récente, plus classique, plus proche : "Y'a pépé qui gueule" à l'aiguille du Génépy, une voie du fils Potard dans le 6b max.


Le rocher de ce versant ensoleillé est vraiment somptueux, c'est la troisième voie que j'y fais et c'est toujours le même enchantement.

Et grimper sous un tel soleil après la mousson printanière relève presque de la provocation. 
Nous assumons!


In the air.



Argentière, ce sont aussi les bivouacs aux étoiles, sur les belles terrasses qui surplombent le refuge.
Pour les bières fraîches, y' seulement 50 mètres à descendre.
Ou sinon, encore plus simple, attendre que les amis de passage débarquent avec les précieuses canettes en main : Gab, Eric, à refaire quand vous voulez!


Ainsi, parés pour les grandes envolées. Nous partons au Minaret pour "Rastamétal", une autre ouverture récente de Potard sur le beau pilier de droite.
La montagne, ça s'apprend  mais ça s'oublie aussi.
On bouine pendant 1h30 aux pieds de  la face pour nous rendre compte en repartant, bredouilles, qu'on s'est gourés d'endroit. Disons qu'on cherchait un départ à droite de la Rébuffat, mais qu'on s'était trompés de Rébuffat... la grande classe!
Enervés, on remonte au vrai départ et feu!


La voie est prometteuse : rocher orange à souhait, fissuré à souhait.
On se fait tous cueillir par L1. On aimerait que ça déroule pour se mettre en jambe, que nenni! Attendez vous à beugler fort dés 2 mètres au-dessus du sol


Eric à la sortie de L2 un 6b majeur plus impressionnant que difficile.
L3 sans commentaire... du grand n'importe quoi.


L4, majeure aussi, un dièdre parfait annoncé 6b+. Un peu n'importe quoi dans la cotation -à notre avis, attendez vous à un solide 6c (+)?- et un nettoyage à faire/achever qui rendrait la chose plus agréable.

Au dessus? on sait pas : quand on part tard, on bute tôt (vieux proverbe afghan). Premières gouttes, retraite précipitée, orage, clap de fin. Eric et Gab y retourneront les jours suivants, motivés, bravo à eux. La suite semble belle.


Vive Argentière!

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