Couloir De Profundis au Pecloz
Une ambiance !
Voila ce que je venais chercher ici, dans cet étonnant couloir De Profundis dans la face nord du Pecloz. Une gigantesque diaclase raye toute la face. Le haut est skié depuis assez longtemps, le bas l’est moins. Tardivel en réalise la première connue en 2004, en partant du bas, et rejoint la « grande faille » du haut par une délirante traversée du « M ». J’avais repéré cet itinéraire lors de son ouverture, en me promettant d’y aller voir un jour, ne serait ce que pour l’ambiance. A posteriori, il y a effectivement de l’ambiance.
Ensuite, les skis sont mis en bandoulière, et c’est parti pour un brassage en règle. Ce jour la, nous ne sommes que deux, nos cuisses et l’horaire s’en ressentiront !
Le brassage reprend, plus féroce que jamais. Neige au ventre, il
main. Il faudrait sans doute aussi 8 mains.
La suite du festival continue avec le passage de « la chatière », astucieuse rampe qui permet de sortir de la gorge par la gauche au moment ou celle-ci se referme. Au dessus, des pentes bien chargées et fortement exposées nous donnent accès à la faille De profundis. Brasse coulée intégrale.
Nous débouchons alors sur la première tête du « M » et redescendons de l’autre cote, en un
En fait ca passe très bien. En ligne de mire, la seconde partie de la diaclase ou « grande faille ».
Ce passage du « M » est vraiment esthétique et pour le moins original : j’ai fait de la montagne, mais un terrain comme celui-ci, jamais ! Nous y sommes de plus accueillis par un rayon de soleil qui sort tout juste et qui nous fait vraiment du bien. L’heure tourne…
Dernière remontée dans la grande faille, nous stoppons a sa sortie. L’heure a trop tourné pour le sommet, nous débouchons du couloir à 15h30.
Et si ce couloir était le (très) petit frère d'un autre monument du ski de couloir???
Du pied de la grande faille, nous repeautons pour remonter à l’épaule nord, et plongeons dans la face nord pour rejoindre le bas. Cette partie de la descente était nerveusement peu agréable : des pentes raides, chargées, des passages pas évidents du tout à négocier (peut être n’étions nous pas exactement au bon endroit ?). Rétrospectivement, nous aurions du remonter au sommet et descendre par la classique face sud. Mais une fois dans les pentes nord, c’est un autre raisonnement : on s’en échappera plus vite par le bas qu’en y zigzagant pour remonter… Passe le stress du haut, c’est du bon ski.
Cette fois ci c’est passe. Par contre, accéder à la grande faille en passant par là me semble être une belle galère. Y accéder du haut ? Oui, à condition de trouver l’entrée de la faille. Bref, a vous de juger. Retour a 18h45 au parking, juste avant la nuit, uses et contents. Je n’ai pas souvenir d’avoir un jour autant brasse dans un couloir
Descente intégrale ou pas, je conseille cette « course » : n’ayons pas peur du mot, il s’agit bien la d’alpinisme. Pas difficile certes, mais d’alpinisme quand même. Cette faille est unique, elle vaut le détour, d’une manière ou d’une autre. Pour le matos, prenez de vrais crampons et un vrai piolet par personne, un prussik, une sangle. A la montée, le rappel fait 20 mètres. A la descente, si vous descendez l’intégral, un relai rive gauche avant la cascade permet en 30m de la franchir. Bonne visite !
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