Ouvertures dans les Alpes : le doublé des grenoblois

Un week-end exceptionnel pour l'alpinisme grenoblois : une double oouverture dans deux faces mythiques des Alpes françaises. Après une longue attente pour profiter des conditions idéales, il aura fallu se jeter dans cette tentative en plein coeur de l'hiver.

Les deux faces sont bien visibles sur cette photo ramenée d'une précédente tentative.
Au premier plan, la face Est du salon. Au second plan, la célèbre combe du hall, dominée par l'imposante face Ouest de la cuisine.
Le challenge était de taille : réaliser un enchainement dans ces deux faces vierges, en ouvrant un nouvel itinéraire à chaque fois.


Réalisant l'approche au petit jour, Olivier et moi sommes au pied des difficultés dés 9h. Pour profiter des meilleures conditions, nous attaquerons par la face Est via un itinéraire direct, sur le bouclier de dalles bien visible au centre de la face. Nous traverserons ensuite la combe du hall par les imposants surplombs du couloir, et achèverons notre parcours par la directissime de la face ouest de la cuisine.

A notre connaissance, la seule tentative (avortée) date de 1967.

Grâce à une préparation minutieuse, nous venons très rapidement à bout de notre premier objectif. Pour une ouverture, nous sommes surpris par l'aisance avec laquelle nous évoluons dans ce terrain inconnu. Au sol, notre logistique est irréprochable : Catherine et Julie manoeuvrent à merveille et nettoient les longueurs derrière nous.
A la mi journée, nous attaquons les célèbres Royal Arches. Surmotivés, nous n'en ferons qu'une bouchée. Le rocher n'est pas toujours sain et il faut se méfier de régulières et bruyantes chutes de rocher (cf. photo ci contre, prise d'hélicoptère. Archive ParisMatch)

Le jour commence à baisser. Après avoir franchi le hall (combien d'alpinistes y ont échoué? Nous n'osons nous pencher sur cette triste comptabilité...), nous attaquons la face ouest. Celle-ci est plus technique, et les protections sont parfois aléatoires. Notre routeur, Tof, finira par se déplacer pour nous épauler dans l'assaut final. Malgré tout, nous en ferons notre affaire, avalant longueur après longueur les 2,60 mètres qui nous surplombent. Le gaz et l'ambiance aérienne sont imposants. Le moindre accident dans ces conditions serait fatal.
Nous bouclons dans les temps notre beau projet. Nous rejoignons en fin de journée notre camp de base et admirons les deux ouvertures du jour. Tout nous semble plus clair, lumineux...Sommes nous encore objectifs?
La postérité le dira
En d'autres termes : comme vous l'aurez compris, si vous cherchez des infos sur les conditions en montagne ou les dernières pentes où grenouiller, passez votre chemin. Mon blog va rester un peu muet sur ces sujets pendant tout février...
On ne restaure pas un appart tous les jours, et ça mérite d'y consacrer du temps :-)
Peut on rester zen entre 4 murs quand tout est blanc dehors? La réponse ci-dessus dans le texte : suffit de garder le sourire. Et puis patience, je vais me rattrapper au printemps, parole de bricoleur improvisé...
Aux amis présents ce week end à nos côtés : merci, simplement.

Commentaires

Anonyme a dit…
Récit haletant...suspense torride...continu à nous faire vivre cette belle aventure...
Anonyme a dit…
Après le couloir de la truelle, la face de la truelle ;o)
Bon courage !