Du rire, des fissures et du brouillard
Allez, c'est reparti!Séduit par le refuge de la Charpoua lors de mon récent séjour, je suis motivé pour y retourner et tester cette fois-ci l'immense cirque de granite qui entoure et surplombe le refuge.
Départ accompagné des deux Olivier(s), où l'on se rend compte sur cette photo que la couleur de l'olivier n'est peut être pas le vert mais le bleu. Mes deux schtroumps sont en forme et moi aussi, ça nous promet de belles heures.Partis de Grenoble le matin, nous montons chargés comme des mules devant tenir un siège : trois jours la haut, autant dire qu'il faut penser, en plus de grimper, à se soigner la panse. Les coinceurs digressent joyeusement avec les litrons de rouge dans nos sacs à dos.
Une petite voie pour occuper cette après midi : "Eminence grise" (TD, 250m) sous les contreforts de l'Evêque. Une voie facile dans le 5 excepté la dernière longueur, mais très belle et homogène dans ce niveau. Idéal pour se remettre en jambes sur ce granite si particulier.
Et là, je découvre que j'ai à faire à 2 cadors : non seulement ils ont le même nom, non seulement ils s'habillent en bleu, mais en plus ils sont des as de la chorégraphie.Regardez moi ce style! C'est pas beau ça?
La montagne s'arrête de respirer. Elle admire.
Le soir au refuge, les deux danseuses remettent ça. Les 100 mètres de corde ne suffisent pas à les tenir, les 2 litres de côte du rhône non plus.
Nous partons faire "La voie du druide" (ED, 280m.), escalade parait il magnifique en face ouest du Moine. Après un départ presque froid, c'est une envolée de fissures et de dalles qui nous attend.
Plus haut, le style change : une dalle "spécial mental" en 6c nous attend. Dur de se remettre dans cette escalade si particulière. Je pars en tête dans cette longueur où les pas au-dessus du point sont obligatoires. Je pose mon neurone au relais et j'attaque. Les grimaces de mes poursuivants témoignent de la simplicité du mouvement clé.
Au dessus, ça repart dans un style plus bourrin qui n'est pas pour déplaire à Figolu. Une magnifique écaille en 6b nous régale le temps d'une longueur. A propos de temps, tient c'est bizarre, les couleurs des images se ternissent au fur et à mesure que l'on grimpe...
Oh, joies des cumulus humides qui s'agglutinent en un rien de temps sur cette face ouest. C'est froid, ça vient du bas, et ça souffle vers le haut en prenant soin de nous glacer l'échine.
Je laisse la place en tête aux compères frustrés qui n'ont pas encore grimpé au soleil -revenu?- du week end. Ca attaque sévère, le rocher ici est bien plus raide qu'ailleurs. Une première longueur un peu renfougne pour Figolu puis le Gringo mort de faim se laisse entrainer dans les fissures du dessus.
Alors forcément, la descente jusqu'à Cham se fera finalement sous un soleil revenu, la fin de l'après midi verra même de grandes percées de ciel bleu. Météo France devait aussi faire le pont ce 15 août, merci à eux ;o).
Trois voies, deux inachevées, du mauvais temps ici, sans doute moins ailleurs. Pas si grave en fait : toutes les longueurs faites étaient très belles, rien à jeter. Découverte du bassin de la Charpoua, séjour au merveilleux refuge qui s'y cache... Prise de contact. Et puis trois bonnes journées à se marrer avec les schtroumps. C'est bien l'essentiel.







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